LE CINQUIEME ALBUM.

Review de Anonyme, publiée le 10/10/2012

28 mars 2012. Sur les réseaux sociaux principaux, les fans abonnés aux actualités de Linkin Park, vont devoir s'armer d'une grande patience.

Depuis Minutes to Midnight, nous savons que le groupe est entré dans un processus d'écriture en continue, le procédé classique qui consiste à faire un album, partir en tournée, se reposer, et entrer en studio pour l'album suivant, ne fait plus parti des méthodes de travail des californiens. C'est ce que nous savons, en revanche, qu'en est-il du nouvel album ? Quelle date de sortie ? Pas un single annoncé, pas de pistes concrètes, bref pas grand chose à se mettre sous la dent. Jusqu'au 28 mars 2012.

    Ce jour-là c'est une bonne et mauvaise nouvelle pour tous les fans, Mike Shinoda annonce via son compte Twitter et le site Viddy que le prochain single du groupe s'appellera BURN IT DOWN. La machine se remet en route. Premier single, premier titre, et première date car le single est prévu pour le 16 avril 2012. Tout comme le titre l'évoque, il fait chaud tout à coups dans la Linkin-sphère. Finalement, étant tous ignorants des plans du groupe nous ne savions quoi attendre, maintenant l'attente est pire.

    Dans les mois qui suivirent, toutes les infos s’enchaînèrent, l'album s'intitulera LIVING THINGS, il comportera 12 chansons (tiens tiens comme un certain Hybrid Theory...) et sera prévu pour le 25 juin 2012. Les pré-commande iTunes s'afficheront, l'artwork de l'album sera dévoilé, les LPTV disponibles sur YouTube nous donneront un avant-goût de ce qui nous attend. Une nouvelle donne dans la promotion : le Linkin Park Scavenger Hunt. Un puzzle international mené de front par les fans, à travers énigmes twittées et jeu de piste, des efforts qui aboutiront au téléchargement sur le site de la LPAssociation du titre LIES GREED MISERY. Et là, on prend une claque, une sacrée claque (mais j'y reviendrai plus en détails). Enfin, à travers la bande-annonce du film Abraham Lincoln : chasseur de vampire, on découvre un troisième titre : POWERLESS.

    Comme pour chaque album depuis Hybrid Theory, les mêmes questions bateaux reviennent sans cesse, surtout après « les expériences » Minutes to Midnight et A Thousand Suns : « Il y aura-t-il un retour aux sources ? Sera-t-il comme A Thousand Suns ? ». Personnellement, je ne développerai pas ces points déjà évoqué dans deux précédentes reviews. Quoi qu'il en soit, voici ce que nous avons en notre possession avant la sortie de l'opus :
_ BURN IT DOWN, LIES GREED MISERY et POWERLESS, 3 titres sur 12 soit un quart de l'album dévoilé.
_ Un artwork d'un nouveau genre, mélangeant 2D et 3D.
_ En vue des 3 titres et de la tracklist de l'album, on est en droit de s'attendre à un album pour le moins épique.

LA SORTIE.

LIVING THINGS était prévu pour le 25 juin 2012, et le 25 juin 2012 fût. Il était possible de pré-commander l'album via le site officiel ou plusieurs offres était possibles (adhésion ou non au Linkin Park Underground, avec une remise / l'album en version physique ou digitale) et il y a un détail sur lequel je vais m'attarder, car il n'est pas des moindres. Après Hybrid Theory et Reanimation, lors de la pré-production de Meteora, le groupe décide de lancer leur premier Making of, afin de permettre au fans de plonger dans l'univers de création et de composition de l'album. S'en suivra le Making of Minutes to Midnight et le Meeting of A Thousand Suns (qui pour ma part, est le moins bon des trois). Et nous nous retrouvons avec AUCUNE édition spéciale pour LIVING THINGS. C'est très symbolique. La démarche des éditions spéciales est d'en offrir plus à ceux qui souhaite en avoir plus, ce qui s'accompagne soit de morceaux bonus, soit de DVD comprenant justement les fameux Making of ou parfois les deux. Jusque là, le Making of Meteora était une première, le groupe est mis à nu. Il était d'autant plus important dans Minutes to Midnight pour nous permettre de comprendre l'évolution du groupe. Enfin, il est entré directement dans la composition de A Thousand Suns tellement le Making of est aussi psychédélique que l'album. Mais LIVING THINGS c'est autre chose. Premièrement, et cela se ressent après les multiples écoutes de l'album, A Thousand Suns est un monde à part et Linkin Park avait besoin de retrouver une certaine énergie sur scène ; deuxièmement, l'album c'est 12 chansons pour une durée de 37 minutes soit une vingtaine de minutes de moins que ATS. Ce qu'il faut comprendre est là, A Thousans Suns, comme je le disais, est un monde à part, aujourd'hui il y a encore un cap de franchi, LIVING THINGS (« LES ÊTRES VIVANTS ») c'est l'essence même du groupe, des fans, des humains, il n'y a donc plus besoin d'éditions spéciales à en faire perdre la tête aux fans (ou au porte monnaie...), de Making of qui à la base était fait pour comprendre le processus de création avait fini par détourner l'attention du produit principal : la musique. C'est un même CD pour tout le monde, 12 chansons emboîtées dans un boiter Jewel Case, rien de plus, rien de moins. Et ça a son importance.

LIVING THINGS.

Et voici la traditionnelle dissertation morceaux par morceaux du nouvel opus LIVING THINGS :
01 – LOST IN THE ECHO
02 – IN MY REMAINS
03 – BURN IT DOWN
04 – LIES GREED MISERY
05 – I'LL BE GONE
06 – CASTLE OF GLASS
07 – VICTIMIZED
08 – ROADS UNTRAVELED
09 – SKIN TO BONE
10 – UNTIL IT BREAKS
11 – TINFOIL
12 – POWERLESS

01 – LOST IN THE ECHO : Quand j'ai écouté l'album pour la première fois, les notes d'introduction de ce morceau m'ont donné des frissons. Fini les introduction style Foreword, Wake ou The Requiem, on est reparti sur une formule simple à la Papercut, c'est un morceaux up-tempo, je dirai presque traditionnel car on trouve de puissants couplets rappés, un magnifique refrain et un pont plus que grandiose. Mike avait confié lors d'une interview que son flow en ce qui concerne le rap, pouvait se comparer à une bataille, tel l'esprit même du Hip-Hop d'antant. Et cela se ressent sur tout l'album. C'est un morceau qui au niveau de l'énergie, de la composition rap/chant se rapproche assez de A Place for My Head ou de Figure.09.

02 – IN MY REMAINS : Après être passé à la machine à lavé par LOST IN THE ECHO, on enchaîne sans dépérir sur ce morceaux toujours up-tempo, basé sur une batterie militaire, concept même évoqué dans les paroles. Chester toujours aussi talentueux dans l'alternance entre chant et screaming complété par Mike qui confirme son talent au chant.

03 – BURN IT DOWN : Le premier single. Je pense qu'il n'est jamais évident de choisir quel sera le morceau qui permettra au fan de se faire une idée globale sur l'album à paraître. Avant la sortie du titre, nous avions eu droit à des sneak peek du refrain, d'un couplet chanté par Chester et du couplet rap de Mike. Ces premiers éléments m'ont paru fort appétissant tant tous les éléments étaient présent à l'élaboration d'un bon morceaux. Toujours dans l'ère du temps, le titre est majoritairement influencé par l'électro. Le refrain marque la rupture et le rap qui s'intègre bien dans l'équation.. Bref un morceau réussi.
04 – LIES GREED MISERY : Un morceaux assez lourd, de grosses basses, une instrumental digne des plus grandes production de Hip-Hop, un rap percutant et vif, sublimé par un refrain style Heavy Metal. Un titre phare de l'album, qui bouge bien, et qui ressemble à un bon Poins of Authority ou Wretechs and Kings.

05 – I'LL BE GONE : J'adore l'intro de ce morceaux et la puissance du refrain, le mélange entre riffs de guitare, électro et batterie est parfait. De plus, Chester est rejoint par Mike au second couplet ce qui les met en harmonie et ça marche plutôt bien. Ce morceau n'a rien de conventionnel et, comme le soulignait Mike dans une interview, le groupe ne voulait pas se dire : « tiens voici le couplet, voici le pont etc... » et ce morceau l'illustre assez bien je trouve.

06 – CASTLE OF GLASS : Mike démontre encore une fois son talent en tant que chanteur et sur chaque album il devient meilleur. Encore une fois, le duo se retrouve a chanter en cœur. Je dirais que ce morceau et I'LL BE GONE font la paire, car ils n'ont pas de « structure » particulière ou au contraire ils se ressemblent assez bien, Mike et Chester chantent ensemble et se sont des morceaux qui montent en puissance.

07 – VICTIMIZED : Le morceaux Hard Rock/Heavy Metal de l'album. J'ai eu du mal à m'y faire. Au début je craignais la partie criée par Chester car à force de s'habituer aux chansons plus harmonieuses depuis MTM j'en avais presque oublié de quoi Chester était capable. Mais après plusieurs écoutes c'est un titre que j'affectionne beaucoup. Je partage le fait que se soit dommage qu'il soit court mais peut-être que s'il aurait  été plus long il n'aurait pas eu autant cet effet de « coup de speed ». VICTIMIZED c'est 1m46sec de non-stop, comme un sprint. Il se comparerait bien à un bon Given Up.

08 – ROADS UNTRAVELED : Pour moi c'est presque le morceau que je préfère. C'est la ballade de l'album. Il fait voyager, il détend après l'excité VICTIMIZED. Mélodie au piano, chant assez lent de Mike qui monte en puissance et qui fini en cœur avec le reste du groupe. Il ressemble assez à Irisdescent dans la forme. Un très bon morceau.

09 – SKIN TO BONE : Alors celui-ci n'est pas évident. Je ne sais pas trop quoi en penser. C'est un morceau... bizarre. Avec le thème de la chanson et la manière dont elle est menée, je m'imagine Mike  un peu cynique récitant un ironiquement un psaume de la bible. C'est étrange parfois ce que la musique provoque chez ceux qui écoutent.

10 – UNTIL IT BREAKS : Bien sûr un morceau particulier car, hormis le fait que Phoenix eu l'occasion de chanter en live ou que le groupe fit des chants en cœur, c'est la première fois qu'apparaît un « troisième » chanteur sur l'album, le tout étant Brad. Encore un rap bien mené par Mike, la rupture se fait lorsque Chester prend la relève puis Brad conclut en beauté le morceau. J'ai trouvé son grain de voix, très intéressant, il apporte vraiment quelque chose au morceau. Très bonne surprise.

11 – TINFOIL : La petite interlude instrumentale qui va bien après tout le tumulte de ce que l'on vient d'écouter, mais qui maintient une certaine tension, comme le rappel d'un spectacle, comme pour nous dire que le plus gros est passé mais que ce n'est pas fini.

12 – POWERLESS : L'enchaînement en fondu est bien exécuté, TINFOIL passe le relais à POWERLESS. Un très beau morceau, Chester aussi a fait d'énormes progrès au chant, il est clair et nous touche là où il le faut. Un morceau plus classique au niveau de la structure. Il fait parti de ses classique sublimé par Chester tel que Breaking the Habit ou Leave Out All the Rest. L'album se conclu très bien.


LE RECAP'.

LIVING THINGS reste très cohérent tant c'est un album énergique et puissant, il n'y a jamais de grands calme, en cela il ressemble à Hybrid Theory et Meteora car Minutes to Midnight avait Shadow of the Day ou In Between et A Thousand Suns avait Burning in the Skies. Sur le fond, et cela fut confirmé par le groupe, c'est un vrai best-of musical des 12 ans de carrière. Le rap, l'électro, les screaming, les cœurs, les structures non-conventionnelles, on retrouve un peu de chaque albums dans LIVING THINGS. Il ne dure que 37 minutes mais 37 minutes durant lesquelles l'attention ne se relâche pas, à mon avis et à en juger par les premières vidéos YouTube, ces nouveau morceaux vont être vraiment vivants !
Je dirais que LIVING THINGS est quasiment un sans-fautes de la part du groupe, un album a écouter et réécouter sans pour autant oublier les quatre autres et bien sûr d'autre groupe ou d'autre chanteurs, car aimer Linkin Park c'est bien, mais il faut parfois s'éloigner un peu, pour réellement apprécier ou ré-apprécier un album.