Living Things, un retour aux sources ?

Review de Mathieu, publiée le 29/06/2012

Living Things, un retour aux sources ?

Nous connaissons tous la joie que procure la sortie d’un nouvel album de notre artiste favori, cette impatience rompue en quelques secondes et qui laisse place à la découverte de chaque morceau. Parfois nous sommes surpris, parfois nous sommes heureux, et parfois nous sommes déçu. Le 25 juin 2012 sort le nouvel album de Linkin Park : Living Things, 5e opus de leur prestigieuse discographie. Étant fan de la première heure du groupe, j’attendais d’autant plus cet album qui, paraît-il, était un retour aux sources. J’ai donc acheté le CD le jour de la sortie et j’ai eu envie de vous faire partager mon ressenti, tout en répondant si cet album revient bel et bien au style d’origine du groupe.

L’album

Commençons par la construction de l’album. Nous revenons à un album à 12 titres (11+1 instrumentale en guise de pénultième piste), identique à Hybrid Theory et Meteora (je ne compte pas Forword qui est une intro de 13secondes). Intéressons-nous à la durée de Living Things : environ 37min. Là encore, nous nous rapprochons d’HT et M qui ont une durée environ équivalente, et nous sommes loin de Minutes To Midnight ou ATS qui durent environ 45min. Alors oui, avant même d’écouter l’album, j’ai l’impression de revenir quelques années avant.

Les titres

Je ne vais pas analyser chaque titre en détails, cela serait trop fastidieux et trop personnel, chacun est juge et forgera sa propre opinion face aux différentes pistes de cet album. Je vais donc préférer faire une analyse plus générale, tout en citant en exemple quelques titres en particulier.

Le style électro est maintenant indissociable du groupe, et on ne peut le louper puisque l’album s’ouvre avec l’une des chansons les plus électro de Linving Things : Lost In Echo. Linkin Park nous a désormais habitué à ce style, New Divide en 2009 et la sortie de The Catalyst en 2010 nous a vite fait comprendre que LP mise beaucoup sur le côté électronique lors de l’écriture de leurs chansons. Avant, ce style électro nous ne le rencontrions que très rarement, et le plus souvent il était présent sur des titres instrumentaux. Mais en 2003 nous avions eu la belle surprise avec le single Breaking The Habit, un titre beaucoup plus électro que les autres.
Nous disons re-bonjour à la guitare électrique, et franchement, ça manquait. Mais pas de faux espoir pour les métalleux, ce n’est pas de la gratte bien grasse et lourde comme dans HT ou M. Au contraire, Brad nous joue un son clair et gracieux, et nous réhabitue à des solos de guitare comme dans certaines chansons de MTM. La guitare est présente dans quasiment tout l’album, et soit elle se dégage clairement des autres instruments (In My Remains, I’ll Be Gone, Powerless) style New Divide, soit elle se présente en tant que solo (Caste Of Glass, Roads Untraveled) style Shadow Of The Day ou Burning In The Skies, soit elle se marie parfaitement aux mélodies électro (Burn It Down) style The Catalyst.

Et nous disons au revoir à la guitare acoustique, et franchement, ça manque. Dans cet album, Brad boude cette fois-ci l’acoustique puisqu’on ne l’a retrouve que peu clairement à la fin de Castle Of Glass. Pourtant depuis MTM le groupe aimait nous clôturer un album par une musique acoustique, et cela apportait un certain charme et je dirais même une certaine maturité à l’album.

Le rap de Mike aux couplets et les cris de Chester aux refrains sont aussi de retour. Cette recette bien Linkin Park et moulte fois utilisée dans HT et M, est aussi présente dans quelques unes des chansons de Living Things (Lost In Echo, Lies Greed Misery, Victimized). Mais le groupe fait preuve d’une grande originalité, puisque cette formule Rap-Cris métalleux, est présente dans les titres les plus électro de l’album (mise à part Victimized), et donc nous ne pouvons pas revenir totalement au style Nu-metal de Linkin Park de leurs débuts.
Les chants de Mike et la voix claire de Chester sont aussi présents dans Living Things. Depuis MTM Mike ne fait plus simplement figure de rappeur du groupe, il est présenté aujourd’hui comme deuxième chanteur confirmé avec Chester. Dans certain titre, Mike est presque le chanteur principal, même si Chester le rejoins un peu plus tard dans la chanson (Castle Of Glass, Roads Untraveled, Skin To Bone). Il en va de même pour Chester qui confirme à tous qu’il peut aussi bien crier que procurer sa plus belle voix claire et nette sur un morceau.

Conclusion

Il est clair que Living Things est tout sauf un A Thousand Suns II, car ATS est comme le stipule Chester, « un délire artistique », et qu’il est et restera unique en son genre. Mais Living Things n’est pas non plus un retour à Hybrid Theory et Meteora, ni à Minute To Midnight non plus. Après la sortie de Meteora, Linkin Park s’est engagé à ne jamais faire un album identique au précédent. Et depuis 2007 et MTM, le groupe s’en sort à merveille. Avec Living Things, LP à crée une alchimie parfaite entre Metal-Rock et électro, ce qui le rend d’autant plus ouvert musicalement qu’ATS, qui ce dernier, rebutait certain fan de la première heure un peu trop nostalgique du Nu-metal. En tout cas il est clair que Linkin Park veut se forger une place parmi les plus grands en continuant sans cesse d’évoluer musicalement, et artistiquement.

Avis personnel

Living Things est un très très bon album sans hésiter, j’aime le retour plus prononcé de la guitare électrique sur les morceaux. Pour moi, le style de l’album est un mélange entre New Divide et Burning In The Skies, en passant par des chansons plus rappées comme The Catalyst, un côté très électro-rock par moment, et de l’autre très metal alternatif.
On ne peut pas comparer ce qui n’est pas comparable, mais pour moi A Thousand Suns reste et restera toujours le plus grand chef d’œuvre de Linkin Park et sans doute l’une des plus belles compositions dans l’histoire du Rock.