Impressions persos sur Living Things

Review de Nicky3001, publiée le 27/06/2012

    Linkin Park a longtemps été considéré comme un groupe Neo-Metal, ce qu'on ne peut pas contester en écoutant Hybrid Theory (2000) et Meteora (2003). Ainsi, ces deux premiers albums, considérés comme « frères » selon certains propos, ce sont vendus à plus de 35 millions d'exemplaires dans le monde entier. Après un tel succès, Minutes To Midnight (2007) et A Thousand Suns (2010) sortent, et se vendent à plus de 8 millions de copies (ce qui n'est pas mauvais). Cette raison est due principalement au changement musical du groupe. En effet, dans l'histoire du groupe, 2007 marque l'année d'un virage pris à 90°, d'un abandon du mélange rock/hip-hop, d'un risque pris, d'un effacement de ce qui a été acquis ces sept dernières années, de la part du groupe. Les avis sont mitigés, pour beaucoup ce changement a été une réelle déception, pour d'autres une bonne surprise, ou pour certains, certes il y a du changement, mais il y a une évolution positive. 

    Juin 2012, Living Things est enfin sorti, attendu par de nombreux fans et de curieux. Après plusieurs écoutes, cet album résonne comme une suite logique des deux derniers albums (MTM et ATS), par sa musicalité aux mélodies électroniques et autres bidouillages, que certains critiquerons volontiers, en s'écriant « C'est ça le LP de 2012 ? », et oui, c'est ainsi, et ce depuis maintenant cinq années. Mais autres que ceci, les riffs de guitares et de la basse, les jeux de batterie, et les deux chanteurs, sont bel et bien présents, bref c'est Linkin Park. Ces derniers, sans vouloir offenser leur travail, n'ont pas pris véritablement de risque sur cet album. En effet, les musiques sont plus structurées que sur A Thousand Suns, avec In My Remains et Burn It Down, et ne dure pas plus de quatre minutes contrairement à ce qu'on pouvait avoir sur Minutes To Midnight (The Little Things Give Your Away [6:22]).
    Living Things apporte tout de même de la fraîcheur dans les oreilles, et cela nous fait beaucoup de bien. Effectivement, hormis les critiques précédentes, l'album offre de multiples petites pépites, telles que Powerless, Road Untraveled qui nous embarquent pour un voyage plutôt sinistre, ou alors Castle Of Glass qui est plus rythmée et dynamique. La voix du chanteur Chester Bennington n'a pas pris une ride, lorsque qu'on l'entend hurler ses tripes dans Victimized, ou bien tenir de longs refrains comme dans I'll Be Gone. Mike Shinoda nous confirme ses talents de chanteur mélodieux, mais également de rappeur, qu'il ne perd aucunement, avec des textes très agressifs et articulés, tout en étant agréable à écouter (Lies Greed Misery, Until it Breaks). Bref, Linkin Park nous prouve qu'il sait gérer sa musique en gardant la tête sur les épaules, rien n'est laissé au hasard, tout est réfléchit et fait avec vigueur, sans la moindre rature, et ainsi, prolonge son ascension dans le monde musical.

    Living Things est très structuré et moins compliqué que son prédécesseur, mais n'en est pas pour le moins mauvais ou trop facile. Les six musiciens n'ont pas chômés cette année et demie, autant dire qu'ils nous offrent un opus dynamique, varié par ses différents rythmes, en restant agréable à écouter. Même si l'on souhaiterait davantage de titres, l'album apporte, autant à nous qu'à leur carrière, une bouffée d'air frais, une évolution au sein du groupe, une petit bijoux signé Linkin Park, ce qui ne peut que nous faire plaisir.